mardi 20 septembre 2011

Kalkulalakon

Encore une danse, après les danses des guerriers polynésiens ou mélanésiens, voici la danse des journalistes benêts.

L'Irlande ayant battu l'Australie, un peu par surprise, ils parlent déjà de boulevard pour la France dans la Coupe de Monde, en imaginant qui selon toute "logique" on doit rencontrer sur les tours suivants, et en souhaitant que l'on perde samedi contre la Nouvelle Zélande. Comme si en faisant exprès de perdre contre les Blacks, la France s'assurait de les retrouver en finale.

Ben voyons !
Qui a-t-il sur la route, d'abord, en quart très probablement les affreux anglais, puis les surprenants irlandais en demi (à la place des australiens).

La première chose qui m'irrite, c'est le manque de respect vis à vis de ces irlandais là.... on ne les attendait pas, ils ont fait des matches assez médiocres (4 défaites sur 4) en préparation... et là ils nous massacrent à l'ancienne à la virile mais correcte, la délicate équipe des descendants de bagnards que tout le monde voyait comme un des deux grands favoris.... Après un tel exploit, ce n'est plus la même équipe d'Irlande... et il vaudrait peut être mieux tomber sur des Australiens qui ont eu le caquet rabattu.....
Et avant eux il y a les anglais.... j'aimerai vraiment qu'on les batte, qu'on les explose, mais il suffit qu'il y est un arbitre de grand "talent", le sudaf Kaplan, ou l'irlandais nullissime (pas Mr Rolland, l'autre, avec les oreilles décollés) pour qu'on sache déjà que le match est perdu.

Et puis un peu de mémoire, il y a 4 ans qui nous voyait battre les Blacks ? et qui nous voyait faire un match de m.... une semaine après contre les Brits ?

A partir des quarts, ce sera une autre coupe du monde, où ce qui aura été fait dans les matches de préparation, et au premier tour n'aura plus d'importance ! Tout dépendra des réserves physiques... et morales.

Ne galvaudons pas le match contre les Blacks, une défaite n'aurait rien de trop grave (sauf une rouste trop marquée) une victoire serait toujours belle.

jeudi 15 septembre 2011

Haka

Alors que les footeux pensent à leur prime de matche, en mâchant leur chewing gum, pendant les hymnes.... qui sont sifflés, ces mêmes chants nationaux prennent une toute autre place dans le rugby : une annonce du combat. Il ne faut pas oublier que La Marseillaise est un sacré chant de guerre, les Irlandais (avec Ireland call) et les Gallois (avec Land of my fathers) ne sont pas en reste pour brailler l'attachement à leur terre, quant à Flower of Scotland dont tout le monde admire la douce mélodie, la traduction des paroles est la moins ambiguë possible : profondément anti anglaise.

Mais, encore plus beau que les hymnes, l'épicentre du rugby se situant quelque part dans le Pacifique, ce sont tous ces chants guerriers appelés communément haka qui me violentent les tripes.

Ce sera, et c'est déjà, car nous avons déjà vu 5 hakas en quelques jours, une des signatures de cette coupe du monde qui se passe à Aotearoa, ancienne colonie de l'île de Raiatea. Sur ces deux grandes îles, les stades semblent encore bucoliques, et le chant des guerriers résonnent encore et encore !

Les plus beaux hakas restent pour moi ceux des néo-zélandais. Et parmi les plus beaux de ces plus beaux, ceux qu'il y a quatre ans, que dirigeait le formidable pilier (avec quelques origines maoris), Carl Hayman.

En voici un lors d'un match de préparation à la coupe du monde en 2007, match où une équipe de France tronquée s'était pris une volée mémorable. La grosse voix d'Hayman (Ka mite, ka mite, ka mahuuuu) lance le spasme, l'air halluciné de Kelleher y répond, brrr.... des frissons.
Encore plus de frissons quand 3 mois plus tard, la même équipe des Blacks retrouve une meilleure équipe de France, meilleure surtout ce jour là, et où le défi commence dès le haka... le regard de Marty face au monstre So'oialo résume le match.

Aller ainsi au contact, n'est pas irrespectueux à mon avis, c'est au contraire accepter cette provoc', ce combat. Je crois que les premiers à l'avoir fait ce sont les Irlandais dans les années 80, menés par Anderson, un deuxième ligne rugueux, prêt à mourir pour son vert pays, ils étaient montés quasiment sur les Blacks. Buck Shelford, qui fut sans doute le joueur de rugby le plus terrible que je n'ai jamais vu joué, 100 % maori, qui menait le haka, a raconté que ce fut le seul haka où il ne sauta pas à la fin, pour ne pas retomber sur Anderson, et provoquer ainsi la plus grande bagarre générale.... avant match !
La vidéo n'est pas excellente, mais on peut voir ce fêlé d'Anderson (le plus grand avec le bandeau) tirer toute son équipe jusqu'à se frotter le nez avec le terrible Buck.

Moins respectueux, plus faux-cul, moins fair-play.... en un mot anglais... en 2008, la grande majorité du public de Twickenham brandit des cartons rouges pendant le haka. Le "sponsor" qui avait distribué ces ustensiles avait eu le nez creux la perfide Albion se prenait à domicile un 32 à 6, bien mérité !

Les gallois quelques années auparavant avaient eux aussi joué avec le feu.... les organisateurs du test contre les Blacks au Millenium stadium avaient émis quelques doutes sur le haka... la perte de temps qu'il occasionnait, etc, etc.... Vexés les Blacks avaient fait le haka dans leur vestiaire, il n'a malheureusement pas été filmé mais aux dires des témoins c'est le plus "coléreux" qui n'ai jamais été fait.... et les galois se sont pris une volée comme jamais.

La meilleure façon de répondre à un haka reste encore d'en faire un autre.... habituellement, entre nations du Pacifique, c'est comme les hymnes, pour les danses guerrières ce sera chacun à son tour, sauf que les Tonga en 2003 n'ont rien trouvé de mieux que de répondre en direct, depuis cela devient depuis une mode. Ecoutez bien sur la vidéo, au bout de 30 secondes, on entend une rumeur, le public fait encore plus de bruits et on s'aperçoit que les Tongiens commencent à s'exciter eux aussi ! Magnifique.... enfin à mon avis !

Vous avez vu celui des Tonga, il y aussi celui des Fidji, où heureusement on leur enlève les lances avant qu'ils rentrent sur le terrain. Le siva tau des Manu Samoa, que je trouve presque gentil quand on sait de quelle équipe guerrière il s'agit.

Plus artisanal, le haka des îles Cook, suivi de celui des Fidji. Les îles Cook, archipel disséminé de 10000 habitants.... mais qui chaque année met une trempe à l'équipe de Tahiti, leur plus proche voisin !

De plus en plus petit, le haka de Niue, quelques milliers d'habitants sur une seule île, mais une équipe de rugby.... qui fait des matches internationaux.

A mon grand desespoir, ceux de Tahiti sont de trop mauvaise qualité pour vous les montrer ici, mais voici un extrait du film le Prince du Pacifique, film tourné sur l'île de Huahine dans les Iles sous le Vent, et qui reprend un vieil haka de cette île. cela commence vers 5'20" mais c'est surtout à partir de 7'30" que vous pourrez apprécier : tatou e tatou e tatou e toa (nous sommes, nous sommes, nous sommes les guerriers !).

Les hakas n'on malheureusment pas toujours été aussi viril, celui-ci, un peu vieillot baptisé macarena me fait plutôt penser à une chorégraphie de la grande chanson française : Agadou agadou, pousse l'tagada et mout le café....
Les all Blacks devaient plus prenables à cette époque.

Pour fini, celui qui fait le plus peur, qui a créé la polémique du fait de son dernier geste, le Kapa o Pongo, que les Blacks utilisent depuis quelques années, mais qu'ils réservent à leurs ennemis préférés : Australiens, Sudafs et Anglais, les français n'y on jamais eu droit. Celui-ci est dirigé par Tana Umaga, si je ne me trompe le premier à diriger un haka sans être maori (il est d'origine samoanne, donc quand même polynésien), le premier sans une goutte de sang polynésien à avoir dirigé un haka est le grand Richie Mc Caw.... je pense qu'aucun maori ne lui en veut !

Enfin j'ai peu honte de vous montrer ce dernier haka, mais il fallait bien un peu d'humour pour nous calmer après le Kapa O Pongo. Tout ça pour en revenir à la Marseillaise et imaginer à quoi elle pourrait ressembler avec des paroles pacifiques comme quelques doux crétins l'avaient proposé.