Parigots, têtes de veaux

Lettre ouverte (qu'elle ne lira jamais) à Mme la Ministre des Sports :


Madame la Ministre,
J'ai beaucoup d'admiration pour vous. A votre poste, nous avons déjà eu beaucoup de sportifs de haut niveau, mais je crois que c'est la première fois en France, qu’est nommé dans le gouvernement un champion de France en titre (en karaté : kata par équipe).
Votre « intransigeance » à propos du comportement ridicule des footeux lors de la dernière coupe du monde, vos positions par rapport au dopage et aux tricheries, m'ont beaucoup plu.

Aussi je suis profondément attristé de la gaffe que vous venez de faire, et de votre parisianisme !
Le parisianisme est une pathologie tellement grave que les gens qui en souffrent ne s'en aperçoivent même pas.

Hier 22 juin, vous auriez déclaré, à propos du Stade Français et de sa situation financière actuelle très difficile « de toute façon, il faut le sauver ! ». Vous justifiez ceci, par le fait qu'il s'agit d'une grande équipe, que Max Guazzini a fait du rugby une grande fête en développant un concept radicalement nouveau. C'est tout à fait vrai, mais comme beaucoup d'autres fans de rugby, je ressens une injustice très profonde à l'écoute de vos paroles. Il y a quelques semaines, pour des raisons essentiellement financières, le club de Bourgoin-Jallieu, équipe formatrice par excellence, quittait l'élite du rugby français, pour sans doute ne jamais y revenir. Contrairement à Paris cette petite ville n'est pas très médiatique, pas très belle, pas très glamour. Mais contrairement au Stade Français, l’équipe de cette petite ville pour laquelle, vous n'avez pas bougé le petit doigt, est celle qui a formé le plus de joueurs qui se retrouvent actuellement dans le XV de France.

Oui, le Stade Français est une grande équipe, oui son président a dépoussiéré ce sport, mais combien de joueurs formés au du Stade Français se sont retrouvés en équipe de France ?

Je pense que les supporters de Montauban ou d’autres clubs encore, dont la rétrogradation a été plus administrative et financière que sportives sont très choqués par votre déclaration.

Nous avons l'habitude au rugby des injustices, du « deux poids deux mesures ». Les arbitrages britanniques, dans le Tournoi des Six Nations et plus encore dans la coupe d'Europe sont surprenants, honteux et déshonorent notre sport. Mais une autorité qui veut sauver un club contre les règles, quand d'autres tout aussi valeureux, et encore plus exemplaires sont tombés sans que personne ne bouge, cela est plus que maladroit. Au mieux cela évoquera du copinage, au pire le parisianisme dans tout ce qu'il a d’exécrable.

Les quatre cinquièmes des français ne sont pas parisiens, Madame la Minsitre ne l'oubliez pas !